jeudi 27 septembre 2012

Hors série n° 2: la boustifaille québécoise et ses à-côtés

Remarque préliminaire:

Au Québec, "bouffe" fait partie du vocabulaire classique, poli et usité!
La nourriture en général s'appelle donc "bouffe".

Exemple: Rosalie poursuit son étude sur les voyages de Jacques Cartier au pays des Amérindiens canadiens.  Question de son livre d'histoire: "Nomme deux choses qui manquaient aux explorateurs français pour vivre en hiver dans les basses terres du Saint-Laurent."  Réponse dudit livre: "des vêtements et... de la bouffe".

Exemple: IGA -le Delhaize québécois- a pour slogan: "IGA, vive la bouffe"!



Ca nous fait bien rire!


Commençons par le commencement!

Quand vous allez "magasiner" à "l'épicerie" (qui désigne tout magasin d'alimentation, du "dépanneur" (genre le vieux Poids d'Or de Vedrin) au Makro), prenez un "panier" (alias un caddie dans le siège duquel vous pourrez glisser sans problème deux enfants!) et n'oubliez pas qu'au pays de l'hygiène, on peut attraper des sales maladies!
Prenez donc bien soin de vous désinfecter les mains de même que l'immonde poignée infectée.


C'est ici que le magasinage débute enfin.

Vous pouvez faire vos courses chez Maxi (Carrefour), Costco (Makro), Provigo ou Metro (proxi Delhaize), IGA (Delhaize), passer en vitesse au Couche-Tard (Night&Day),...

Les supermarchés sont ouverts, pour certains, de 8h00 à... 23h00.
Il nous est arrivé de devoir y aller vers 22h00!  Drôle d'impression.

Les produits sont assez similaires à la Belgique.
Votre ménagère retient toutefois les contenants impressionnants de grandeur (la margarine peut s'acheter en boîte de 1,4 kg, les boîtes de conserve de ketchup de 5 litres (sic!!!) (les collègues d'Olivier lui ont indiqué que le ketchup servait à cuisiner... la sauce bolognaise - ben oui!),...
Le boucher du marché près de chez nous propose 45 sortes de saucisses!

Comme chez nous aussi, la finesse des présentations des produits dépend du magasin.
Et chez Costco (alias Makro), le mot d'ordre est la grande quantité mais en très grand contenant!
Les boîtes de dix-heures des enfants contiennent 100 pièces notamment.

Voici donc quelques échantillons des épiceries près de chez nous.







Pour magasiner intelligent, vous pouvez jeter un oeil attentif aux "circulaires" (les pubs) que vous recevez dans votre boîte aux lettres ou qu'on accroche à votre porte d'entrée dans un petit sac en plastique.
Cette lecture fouillée vous permettra sans doute de bénéficier de produits "en spécial" (en promotion)!

A la caisse, vous paierez "sur débit" (par bancontact).

Inutile de vous dire que les premières fois, nous avons regardé les vendeurs avec des grands yeux tout ronds d'ignorance et d'incompréhension!

C'est du vécu!



Les gateaux sont très américains, plein de crème, de couleurs et de décorations!
Regardez-les quelques secondes, vous n'aurez plus faim!





En saison, les homards sont moins chers que la viande!


Notre premier magasinage:

Le lait ici -toujours frais, jamais présenté en tetra-pack-, peut être acheté en briques ou en sacs.  Les sacs, d'un peu plus d'un litre sont insérés dans une espèce de cruche en plastique.  On coupe un petit coin du sac et on verse le lait.
Lors de sa première épicerie, votre ménagère sollicite un "commis" (un réassortisseur de rayons) pour savoir dans quoi on place les sacs de lait.  "Une cruche?" A la mine dudit commis, la ménagère comprend que le terme n'est pas exact.  "Un contenant?" Idem.  "Une bouteille?".  Ibidem.
Finalement, notre commis sourit et dit: "Aaah, un pichet!"
Bingo!!!

Quelques rayons plus loin, je cherche à acheter des couverts en plastique pour les dîners des enfants à l'école.
Je sollicite un autre gentil commis et lui demande où je peux trouver des "couverts en plastique".
A la bobine bien déconfite de mon interlocuteur, je comprends qu'à nouveau, je ne me suis pas exprimée comme il faut.
"Des fourchettes, des couteaux, des cuillers".
"Aaah, des ustensiles!"

Une demi-heure plus tard, forte de mon expérience d'humilité, j'interpelle un nouveau gentil organisateur de cette grande fête du vocabulaire culinaire et m'y prends autrement.
Je cherchais de la chapelure.
Je demande donc, bien poliment, au monsieur: "Monsieur, auriez-vous des mies de pain séchées en boîte pour faire des gratins et pour paner les aliments?"  Pour être certaine de mon coup, je joins le geste à la parole en montrant des émiettements.
A nouveau surpris, le commis me répond: "De la chapelure, vous voulez dire?"
RRRAAAAHHHH!!!

Au centre du Vieux Québec, un adorable marché couvert offre toute une gamme de fins produits du terroir.
C'est un vrai spectacle pour les yeux.




Près de chez nous, le marché est ouvert tous les jours en saison.
Il est couvert par des tonnelles jaunes, ce qui donne une drôle de coloration aux photos.

De manière globale, il nous semble que les produits et notamment les légumes sont plus diversifiés que chez nous.
Tant au marché qu'en grande surface, produits asiatiques, africains,... côtoient les salades et les carottes.



Fin août, début septembre, c'est la saison du maïs.
Les gens les achètent par douzaines de carottes!
Ils les cuisinent en "épinette de blé d'Inde".  Le maïs est cuit à l'eau bouillante dans un "chaudron" (alias une casserole), puis égoutté.  A la main, on le roule dans du beurre, on le sale et on le ronge.



Les bleuets ressemblent un peu à nos myrtilles.
C'est un fruit très typique et très apprécié.
Biscuits, yaourts, gâteaux,...



Nous avons aussi découvert la "fruiterie", un immense magasin de fruits et légumes exclusivement.


Y'a pas intérêt à choisir la tomate du bas...




Pour agrémenter votre petit repas, vous pourrez acheter du vin à la SAQ, la Société d'alcool du Québec.  Il s'agit d'une société d'état tout à fait monopolistique.
Le vin y est plus que diversifié mais... vraiment très cher!
Vous pourrez aussi y acheter de quoi vous concocter un excellent "coquetél" (sic!).


En dessert, voici un échantillon de ce que le chef vous propose:

Une glace du très réputé glacier "Le chocolat favori".
La spécialité: une glace molle de taille baby, mini, medium, grand ou giga trempée dans du chocolat belge chaud au lait ou fondant.
Le chocolat se solidifie au contact du froid de la glace!
Délicieux.  Taches assurées!





Du fudge.
Sorte de caramel mou: sucre, beurre,...
Un véritable péché de gourmandise!

En saison, des fraises de l'île d'Orléans.
Les gens les cueillent eux-mêmes!
Même système avec les pommes et les... citrouilles (images à suivre).




Des tires de sirop d'érable dans les cabanes à sucre.
Le sirop d'érable est coulé sur de la neige, en ligne.
Avec un bâton (une tire), on roule le sirop qui est devenu malléable.


Si vous voulez manger huron, vous pouvez fumer votre poisson dans un tipi spécialement aménagé à cet effet ou le faire sécher au soleil.





Un restaurant du centre ville de Québec joint l'utile à l'agréable: les jardinières sont composées d'herbes aromatiques et les plantes tombantes sont des plants de... tomates!











A la carte de ce restaurant, le poulet "Général Tao".
Photo prise spécialement pour... Tao.





















Augustin vous propose ses bons petits plats, préparés dans le four de son bac à sable.
Un grand succès!




Bonne digestion!
Et... puisqu'on nous le dit: "Vive la bouffe!".


5 commentaires:

  1. Je voulais commencer mon ménage ce vendredi belge gris et humide... Cette page m'a fait mourir de rire et m'a redonné du courage pour "faire mon samedi". Merci encore de nous régaler de ces morceaux d'écriture ...croustillants.

    RépondreSupprimer
  2. moi j'ai fait mon vendredi...hier,je suis fatiguée et je finis de déjeuner et je dois dire que rien que le parcours du combattant pour faire ses courses(ici le mot me semble particulièrement approprié)m'épuise littéralement, dire qu'après cela il faut encore s'approvisionner en produits d'entretien,se vêtir et s'équiper en conséquence pour cuisiner cette montagne de bouffe!Evidemment c'est fort rigolo et très dépaysant mais il faut bien du courage et ne pas être agoraphobe pour arriver à survivre.Bon amusement,bon courage et merci de partager ces aventures pittoresques et rocambolesques avec nous tous.
    Bisous,
    Grand-mère

    RépondreSupprimer
  3. Aïe, aïe, Isabelle, tu n'auras pas du ébruiter le fait que "bouffe" est un mot si poli au Québec. Moi, qui me bats à la maison avec les Monami (toutes générations confondues) pour qu'on dise "qu'est ce qu'on mange ce soir?" plutôt que "qu'est ce qu'on ******* ce soir?" (et toutes les autres variantes). Bises de Bruxelles! Estelle

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. je voulais dire "tu n'aurais pas dû" biensûr :-)

      Supprimer
  4. J'ai bien aimé le récit ! ;o) On s'y croirait...
    Bonne semaine !
    Bises.

    Béné.

    RépondreSupprimer